Le Haut Conseil de la Population et de la Famille vient de rendre un avis "Pour une meilleure prévention de l'IVG chez les mineures".
Le rapport préparant cet avis a été préparé par Israël Nisand, l'un des principaux instigateurs de la loi Aubry sur l'avortement, en 2001.
L'avis suggère de combattre le taux élevé d'avortements chez les mineures :
- par une plus grande rigueur dans l'application de la loi de 2001 instituant 3 heures de séance annuelle d'éducation à la sexualité au primaire, au collège et au lycée ;
- par un recours aux centres de planification famliliale en qualité d'intervenants extérieurs dans le cadre de ces cours obligatoires afin de familiariser les adolescents avec ces centres ;
- par une extension de ces cours aux violences sexistes et à l'homophobie (NDLR : quel rapport avec la prévention de l'IVG chez les mineures ?) ;
- par une augmentation di nombre de permanences d'accueil ;
- par une gratuité de la consultation médicale et de la délivrance des contraceptifs pour les mineures ;
- par une prise en charge financière empêchant les parents d'avoir connaissance de la consultation ni de la délivrance des contraceptifs à leur enfant.
L'avis reprend l'essnetiel des préconisations du rapporteur, mais le rapport lui-même n'est pas sans intérêt.
On y apprend, pêle-mêle que :
- "il vaut mieux prévenir les IVG chez les jeunes plutôt que d'avoir à les réaliser, d'un point de vue éthique, psychologique ou économique" (Ce qui est étonnant si l'on considère que l'avortement fait partie des droits fondamentaux, comme l'affirme l'introduction du rapport) ;
- " les IVG les plus susceptibles de laisser des séquelles psychologiques sont celles des jeunes de moins de 18 ans." (Ce qui est étonnant puisque l'on nous avait dit jusque là que le syndrome post-abortif est un mythe inventé par les organisations pro-vie) ;
- "la diffusion large d'une contraception médicalisée et efficace n'a pas fait diminuer aussi rapidement qu'on aurait pu l'espérer le nombre d'abortements" ou encore "Alors que certains auteurs s'attendaient à une diminution des IVG chez les jeunes grâce aux campagnes pour la prévention des MST, c'est au contraire une augmentation qui a pu être mesurée" (C'est bon à savoir) ;
- "Pour les adolescents, le préservatif seul n’assure pas une prévention efficace des grossesses non désirées ; c’est donc l’utilisation simultanée de la pilule et du préservatif qui doit être recommandée." (c'est les labos qui vont être contents !) ;
- "le préservatif utilisé isolément dans un but contraceptif constitue une méthode insuffisamment efficace" (Ce qui dénote sur le discours officiel en matière de lutte contre le SIDA - à moins que le préservatif soit éfficace contre le virus du SIDA, mais pas contre les spermatozoïdes ... ) ;
- "les méthodes contraceptives ne sont ni parfaites ni parfaitement utilisées" (Ah bon ?) ;
Le rapport comporte son lot de manipulation des statistiques :
- il affirme que la structure socio-démographique des IVg est stable, ce qui est faux ;
- il affirme que la part des "IVG itératives" (récidives d'avortement) est stable depuis 1994, ce qui est faux (il n'a fait qu'augmenter, cf. nos graphiques) et contredit un autre paragraphe du même rapport ;
- il omet de dire que l'augmentation des récidives d'avortement est aussi dû à l'augmentation du nombre d'avortement lors de sa légalisation en 1975.
Voir le rapport (format Acrobat pdf, 330 ko)